La plupart des États membres de l’Union européenne autorisent aujourd’hui la vente en ligne de médicaments, certains même depuis de longues années, à l’image du Royaume-Uni (1999) ou de l’Allemagne (2004). Toutefois, la réglementation de cette activité diffère fortement d’un État membre à l’autre, même si elle semble moins restrictive dans certains pays que celle adoptée en France.
Ainsi, le Royaume-Uni et les Pays-Bas autorisent la vente en ligne de tous les médicaments, qu’ils soient ou non soumis à prescription. De plus, le site Internet n’est pas tenu d’être adossé à une pharmacie physique, ce qui permet la création d’acteurs dits « pure players ».
L’Allemagne, la Finlande, la Suède et le Danemark permettent également la vente en ligne de tous les médicaments, mais imposent la détention d’une officine physique.
La Grèce ne permet la vente en ligne que des médicaments non soumis à prescription, mais autorise les « pure players ».
La plupart des autres pays concernés limitent la vente en ligne aux médicaments non soumis à prescription et imposent la condition de détention d’une pharmacie physique.
L’Allemagne est aujourd’hui le pays dans lequel la vente en ligne de médicaments est la plus développée. Cette activité est autorisée depuis le 1er janvier 2004 et le ministère de la santé allemand recense aujourd’hui 2861 officines pratiquant la vente à distance. En 2011, les entreprises de vente de médicaments sur Internet ont réalisé un chiffre d’affaires total de 1,3 milliard d’euros, tous produits confondus. Le poids des ventes à distance reste tout de même fortement minoritaire, si on le compare avec le chiffre d’affaires total de l’ensemble du réseau officinal allemand, qui était de 41,251 milliards d’euros en 2011.
Voici des sites de vente en ligne de médicaments en Allemagne :
Online Apotheke – shop-apotheke.com
Apotheke.de – Online Versand Apotheke im Internet
Toutefois, l’émergence d’opérateurs de vente de médicaments en ligne semble avoir eu pour effet d’intensifier la concurrence en prix, comme en témoigne un site Internet qui compare les prix des sites allemands, et qui mentionne des réductions allant jusqu’à plus de 40 % par rapport au prix public des spécialités.
Certains sites Internet établis hors de France ont d’ores et déjà mis en place une activité de vente en ligne de médicaments à destination des résidents français. C’est le cas notamment de sites opérés par des pharmacies belges, qui proposent un éventail varié de médicaments et de produits de parapharmacie, présentent des offres promotionnelles, pratiquent la livraison des produits en dehors du domicile, ainsi que la gratuité des frais de livraison au-delà d’un certain montant d’achat.
Source : Autorité de la concurrence: Avis n° 13-A-12 du 10 avril 2013 relatif à un projet d’arrêté de la ministre des affaires sociales et de la santé relatif aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie électronique.