L’actualité récente est marquée par des défaillances de grosses PME et ETI:
- Virgin Megastores (2013)
- Surcouf (2012)
- Petroplus (2012)
- Le volailler Doux (2012)
Selon les secteurs, on a une diversité des situations de défaillance. Par exemple, les 2 secteurs suivants en difficulté présentent des situations différentes :
– Les librairies : le risque de défaut augmente dangereusement pour des raisons structurelles (monté en puissance de la technologie et des contenus numériques et aussi de l’e-commerce notamment d’Amazon)
– les équipementiers automobiles : défaillances importantes dues à la conjoncture. En effet ce secteur est sensible au cycle économique et aux effets d’enchainement aux filières.
D’après Xerfi (2013) les secteurs les moins risqués sont:
- Activités comptables
- Administration d’immeubles et autres biens immobiliers
- Laboratoires d’analyses médicales
- Fabrication de boissons
- Hébergement et distribution de vapeur et d’air conditionné
- Production, transport et distribution d’électricité
- Acticités juridiques
- Commerces de détail d’optique
- Commerce de détail de produits pharmaceutiques
Il s’agit de secteurs qui profitent de rente de situation.
Les défaillances resteront à un niveau élevé en 2014. La première explication tient de la faiblesse des taux de marge des entreprises françaises: c’est l’un des plus bas d’Europe en moyen:
- Espagne: 17%
- Allemagne 16.8%
- Pologne: 15.8%
- Royaume-Uni: 15%
- Suède: 14.6%
- Italie: 13.3%
- Portugal: 13.2%
- Belgique: 13%
- France: 11.5%
Source Insee EBE (moyenne 2007-2011)
La faute à la culture française des grands groupes qui captent les marges en imposant des baisses de prix à leurs fournisseurs. Ce faible taux de marge est aussi lié aux positionnements des produits français qui sont trop tournés vers le moyen de gamme.
Les PME françaises sont très sensibles à la concurrence par les couts et aux fluctuations de l’euro. Ils ne disposent pas de pouvoir de marché pour imposer un prix et sacrifient leurs marges. Moins de marge dit moins d’emploi, moins d’investissement, moins d’innovation, moins de croissance future.
La deuxième explication tient du rallongement des délais de paiement qui a détérioré la trésorerie des entreprises avec des effets en cascade sur les fournisseurs. Et les difficultés d’accès au crédit à court terme n’ont rien arrangé à la situation.
Et enfin la troisième explication tient du manque de fonds propres. L’appétence des patrons des PME françaises pour la constitution d’un patrimoine immobilier constitue un parfait illustration de cette dérive qui handicape souvent l’entreprise. Deux fois plus de PME françaises que de PME américaines possèdent leurs locaux. Cette appétence nationale pour l’immobilier est en contradiction avec le renforcement de l’investissement productif.
Les entreprises à capitaux familiaux résistent d’avantage à la crise, grâce à une plus grande réactivité et agilité et surtout une vision de long terme c’est à dire une politique d’investissement qui s’inscrit dans la durée et non pour une rentabilité à court terme.
C’est dans la reconstitution d’un capitalisme entrepreneurial familial que se situe une des sources du renouveau français.